20.09.2023
 
Ces petits cons possèdent leurs jeunesses quand on regardait le club Dorothée en se fourrant le doigt dans le nez.
Mon fils (le grand), est rentré en sixième. Je titube, presque chao. Faut dire que les gamins d’aujourd’hui, soyons honnêtes, ils sont en avance (ou alors mon critère de jugement est en retard). Mon fils et ses potes, 11/12 ans, en moyenne d’âge, entament la sixième avec une maturité … différente.
Je repense à mes rêves de gosses : un Walkman. Aujourd’hui …
À 11 ans, moi, je me demandais si les étoiles étaient des donuts. Si ma mère allait m’amener le goûter à l’arrêt de bus. J’écoutais Renaud en empruntant le CD à la bibliothèque. Mon fils discute de l’existence d’exoplanète comme si c’était une conversation sur la météo. Il a des goûts musicaux troublants (passant de Kenji kiracle à Bande organisée). Il se repère en ville comme si il avait un GPS dans la tête. Il veut manger des kebabs. Surtout, faut pas pas que je le dépose devant le « bahut».
On ne voulait pas lui prendre de téléphone (on reste des parents bobos t’as vus). Les deux premiers jours, il a raté son bus. S’est retrouvé à dix kilomètres de chez nous. Tout seul. Bref. Il a un 07 (pour l’instant de 07h à 18h la semaine). Dans le bus, ils s’envoient des audios. Des photos. Vidéos.
_ A notre époque c’était des cabines téléphoniques !
Dans son regard, je vois de l’ennui. La « gênance » comme ils disent.
Avec ses potes, ils mémorisent toutes les équipes de foot, de rugby. Vont vite. Trop vite. Se mort les lèvres pour ne pas rire quand je parle de l’Amstrad CPC464 (à lecteur de cassette). Je lui montre les crados et me dit que GAME OVER c’est beaucoup mieux. Et c’est vrai.
Ils ont des connaissances qui me flinguent. Peut-être que j’étais vraiment très con … ? Ou ce sont des génies ?
Leur regard ? Tranchants comme des lames de terroristes. Ils scanent le monde en quelques secondes comme des détecteurs de mensonges. En plus, ils sont fourbes. Ils négocient, ils ont des astuces pour tout. Ces petits cons possèdent leurs jeunesses quand on regardait les Chevaliers du Zodiak devant un cacao chaud.
Ils sont plus mûrs, plus connectés, plus informés. Soyons honnêtes, ces petits hommes sont plus brillants que nous à leur âge. Mais bon, au fond, c’est ça l’évolution mes loulous. Je mise tout sur eux.

#portraitsdemineurs #sixieme #migrants
 

 
04.09.2013
 
Ce matin, devant l’école élémentaire, je suis comme un détenu qu’on libère. Le soleil m’éblouit. Sourire idiot.
Je suis seul. Libre. Comme un soldat rentrant du front. Prêts à savourer chaque seconde de cette putain de solitude.
En rentrant dans ma voiture, j’ai l’impression d’avoir gagné un voyage. De sniffer un rail de liberté. D’un coup, sec.
Chez moi, je m’assoie sur une chaise de la cuisine. Personne ne va crier, pleurer, se disputer. Me demander : c’est où les feuilles pour dessiner ? Je peux jouer à la Switch ? Aller au City? Faire du vélo ? Tu peux gonfler le ballon ? Me réparer le vélo ? On peut aller au ciné ? Au Mac do ? Au zoo ? Voir les vaches ? Aujourd’hui, le champ des possibles est infini.
Je vais lire, faire une sieste. Boire des cafés au calme. Au calme ! Prendre une douche sans être dérangé. Même travailler en silence !
Je me sers un café quand un tsunami de réalité déferle dans ma tête. La machine à laver des choses à effectuer me lessive l’esprit. Les courses. Le ménage. Le lave vaisselle. Le travail…
J’ai l’impression que cette vie vient de m’offrir un cadeau empoisonné. Aujourd’hui, il faut acheter les dernières fournitures scolaires, courir. Et j’ai plus envie de me battre. Drapeau Blanc.
Donc je bois une gorgée de café (froide). Je suis mitigé. Balancé entre un sentiment d’émerveillement et ce poids terrible qui alourdit chacune de mes foutues pensées. J’ai pris des résolutions. Des To do list sur un cahier à spirale, mais c’est démoralisant. Trop de lignes.
En jetant le reste de café dans l’évier, je découvre sur le mur un dessin du plus petit. Il a dessiné notre famille en utilisant des personnages sous forme de bâtons. C’est mignon 😍. Là, je comprends que la vie de parents, c’est un voyage chaotique, mais que je ne voudrais pas être ailleurs. Bon. C’est ce que je me dis pour me rassurer😊.
… Bonne rentrée.
 

11.09.2023

Ouverture de la chasse.

Hier, c’était l’ouverture de la chasse. Ils étaient tous là, déterminés. 

Affublés de leurs gilets orange, leurs 4 x4 américains longs comme des péniches, leurs autocollants de sangliers, leurs fusils sur l’épaule. On les appelle les chasseurs. Des types persuadés être des gros mecs virils, armés jusqu’aux dents, pour affronter des oiseaux incapables de s’envoler très loin. Bon y’a de la biodiversité, hein. Des gros, des maigres, des grands, des petits, « y’a le bon et le mauvais chasseur ». Dans l’ensemble, ils se disent tous un peu chasseurs écolos. Leurs mots fétiches sont la conservation. La Nature. La chasse, les treillis vert, l’épagneul breton, tout ça, tout ça.

Vendredi, ils ont libéré des faisans dans un pré à côté de chez moi. 

Hier matin, les mêmes hommes sont de retour au même endroit. Les animaux, eux, n’ont presque pas bougé. Ils sont figés comme des statues.

Poitrines bombées, les chasseurs tirent en l’air comme des cowboys pour apporter un peu de difficulté. Que ni ni. Les faisans (un peu con, mais nous dirons délicats et fragiles), donc les faisans libérés dans la nature avec l’innocence des enfants de moins de six ans, se tiennent là, les yeux brillants d’excitation. 

Faut les comprendre, ils voient des types défoncés, en gilets orange, armés de fusils, se précipiter vers eux. Pour eux, c’est comme si un jeu avait commencé. Ils pensent peut-être qu’ils sont là pour courir et jouer à cache-cache (et après on leur donne à manger). Shepa moi. Je ne suis pas dans la tête d’une poule (un faisan quoi). Mais je pense qu’ils ne savent pas que leur survie est en jeu. C’est sûr, ils sont inconscients du danger sinon ils ne resteraient pas à découvert… attendant qu’on leur tire dessus, confrontés, malgré eux, à l’incompréhension de leur destin (tragique pour le coup). Hier, c’était l’ouverture de la chasse. Ce matin, je paye mon haïku ..

Sous la lueur froide,

Chasseurs cruels en embuscade,

La nature pleure, saigne en cascade.


 

Prochaines dates – 01 octobre – Salon roman noir le Chap’olar (Chaponnay 69)

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Slam vienne écriture oralité Isère
Slam à l’école 2023

 

Association manzanillo, manzaprod
Slam, pays viennois

► Ce projet porté par l’association Manzanillo en partenariat avec  la médiathèque le trente de Vienne, le centre culturel Boris Vian (Pont eveques), la médiathèque de Chasses sur Rhones, consiste à organiser des ateliers slam pour les scolaires et le grand public dans le pays viennois. Les ateliers permettent aux participants de s’affrimer à l’oral et d’apprendre à écrire des textes.

► Les participants ont l’opportunité de présenter leur travail au public lors de restitutions à l’auditorium de Vienne.

Soit la semaine prochaine – le 8 et 10 Mars.

► A cette occasion

 

 

1er lecture dessinée au top. 

 MERCI !!!

Prochain rendez-vous mercredi 8 mars et vendredi 10 mars à l’auditorium de Vienne.

 

Auvergne Rhones alpes, Vienne, isère

Retour de lectures : 

Retour de lecture

NOUS RECHERCHONS UN EDITEUR POUR LA BD REALISÉE AVEC YAB 

« QUAND LES FRIGOS TOMBERONT DU CIEL « 

SYNOPSIS – Perdu dans la campagne, un immeuble. Pépé Edmond est fan du Général De Gaulle. En rentrant chez lui, il se trompe d’étage. De haut en bas, il découvre ses voisins. Un ex G.I. amoureux des girafes, un poète maudit qui fait du slam, une alcoolo qui s’assume, une chanteuse sans talent, des jeunes bourrés aux viagras, une collectionneuse de chaussette, etc. Et tout part en vrille ! Mais pourquoi jeter les frigos par la fenêtre ? 

Dans ce récit, loin des clichés, j’ai glissé toutes les figures marquantes  de la société ( police, voisinage, religieux, chanteur, rappeur, dealer, raciste, …).  Avec un malin plaisir, je me suis amusé à rechercher des réactions improbables.